Cosmogonie dogon
D’après « Seconde journée- La première parole et la jupe de fibres », Dieu d’eau de Marcel Griaule, anthropologue, 1948.
Ogotemmêli s’étant assis sur son seuil, il entreprit de décomposer le système du monde. Car il fallait commencer à l’aurore des choses :
— Les étoiles provenaient de boulettes de terre lancées dans l’espace par le dieu Amma, dieu unique. Il avait créé le soleil et la lune selon une technique : la poterie.
— La terre a un corps. Ce corps est femme, orienté nord-sud, posé à plat, face au ciel. Amma, qui est seul et veut s’unir à cette créature, s’approche d’elle. C’est alors que se produisit le premier désordre de l’Univers.
Au moment où Dieu s’approche, une termitière se dresse, barre le passage. Dieu abat la termitière rebelle et s’unit à la terre. Mais l’incident originel devait marquer à jamais la marche des choses : de l’union défectueuse naquit le chacal, symbole des difficultés de Dieu.
Dieu eut d’autres rapports avec sa femme et cette fois rien ne vint troubler leur union. Deux êtres se modelèrent : le Nommo.
Nommo, détail sculpté d’une habitation dogon
— Dieu les a créés comme de l’eau. Ils étaient de couleur verte, en forme de personne et de serpent. De la tête aux reins ils étaient humains ; le bas était serpent.
Le Nommo, du haut du ciel, vit sa mère, la Terre, nue et sans parole. Le Nommo descendit sur la Terre, apportant des fibres tirées de plantes. Les fibres tombaient en torsades, symbole des tornades, des tourbillons des eaux et des vents. Les torsades du vêtement étaient un chemin de prédilection pour la parole, que le Nommo voulait révéler à la Terre. Ainsi vêtue la Terre avait un langage.
La Parole déclencha tout d’abord le désordre. Le chacal, fils décevant de Dieu, désira la posséder et mit la main sur le vêtement de sa mère.
Dieu se détourna de la Terre et résolut de créer directement des êtres vivants. Aussitôt un couple humain surgit des glèbes : les ancêtres du peuple dogon.
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QUIZZ
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